Lecteurs très bien- chéris, la Gazette, ce me semble, a battu son propre et triste record ces jours derniers : pas l'ombre d'un article, même de 2 lignes, depuis.... Ouhhhhhhhhh.... Que me dit Over-Blog ? Depuis le 15 avril !!! On a frôlé le mois d'arrêt ! Du jamais vu, puisque même en été, j'arrive d'ordinaire à faire toiurner au moins une fois les rotatives de campagne ! Non, là, franchement, ce loooooong vide est atypique et me pèse, croyez-moi !
Ce n'est pas que je n'ai pas eu d'inspiration, que nenni ! J'ai pensé vous faire profiter du miracle de la pivoine-qui-ne-fleurissait-jamais, et qui, cette année, après arrachage sans précaution et mise au cachot-de-la-dernière-chance, dans un container, a fait 7 fleurs sublimes (on sait donc maintenant qu'elle est rose shocking, après 5 ans!) : comme quoi, la menace ne sert à rien, mais l'application des peines avec sévérité, ça paye ! Avis aux parents, profs, juges et autres ordonnteurs de justice ;-))
Ou bien aussi l'autre miracle : ma première grappe de glycine, idem, c'était pas gagné, mais elle l'a fait, la mignonne, elle a fleuri !
J'ai vu passer des Doodles dignes de figurer dans ce colonnes : je n'ai pas publié.
J'ai passé une semaine à Londres : je n'ai pas publié.
Berlin : pareil...
Voilà, je me pierregrossise, je voyage tout le temps et du coup, ma Gazette est en carence ! Saison oblige, la jardin passe avant, famille (nombreuse) oblige, ce que je nommerai avec amabilité "l'Intendance" passe forcément avant aussi, et que me reste-t-il, comme temps ? Même pas celui de gratter un peu les cordes de Marie-Violette (progrès, donc = aucun).
Quant à la Gazette, ben voilà : encéphalogramme plat. J'ai eu même la peur, ce matin, d'avoir oublié mes codes d'administrateur, c'est dire !!!
Déprimant.
Mais là, ça y est, j'y suis et je ne bouge plus... au moins le temps de débuter un brouillon d'article. Avant d'aller faire sonner ma batterie de cuisine because on frise midi. Je resterai dans des gammes et des accords basiques, je vous rassure : il nous reste tout ce qu'il faut du bon repas d'hier soir (l'avantage d'avoir des invités, c'est qu'on fait des efforts particuliers, et y en a telllement qu'il en reste le lendemain ;-)). Yapuka faire swinguer quelques oeufs au plat*** et hop ! Le tour est joué, et le set est gagné !
Mais revenons à nos moutons, et après ce long prologue en forme de plainte, je vous révèle enfin, Lacteurs fidèles, le sujet du jour, ce mémorable Jour de Reprise des Rotatives ankylosées : ce sera un Coup de Coeur pour un livre.
Parce que, hein, il n'y en n'a pas des kilomètres d'articles sur mes emballements littéraires. Je vous épargne. Je garde ça pour mon beau cahier de lecure (rose).
Mon Coup de Coeur, cette fois-ci, est assez rose, d'ailleurs, lui aussi. A l'instar de mon cahier de lecture.
L'embellie.
Comme d'hab, je serai plutôt brève. Je n'aime pas me répandre et tout dire de l'oeuvre, façon critique-fleuve. Il me plairait juste de vous dire mon émerveillement, de vous communiquer mon enthousiasme et de vous donner l'envie de partir à votre tour (pour ceux qui ne l'ont point encore lu) à l'aventure avec ... je ne sais son nom.
C'est une jeune femme, qui vient d'être quittée par son mari pour une autre. Elle est un peu à l'ouest... Sa meilleure amie lui confie son fils, un gamin de 4 ans, qui oscille entre handicap et et génie. Elle a du temps. Elle a de l'argent (inattendu et bienvenu). Elle part. Pas dans les îles, pas au soleil. Sur une île : la sienne. Pour en faire le tour, grosso modo, et s'arrêter à l'est. Et quel est ! Moi j'appelle ça le Nord. On est en Islande, en novembre-décembre... Une heure de jour, de la pluie continuellement, de la boue... Et cet apprentissage de la maternité fortuite. Et des rencontres. Simples. Tout est simple, dans ce roman. Tout est poétique, mais d'une poésie un brin incongrue. Ce n'est pas que ça décolle dans les hautes sphères, non, non, non ! Cela a la vraie couleur de la vraie vie ! Y a du gris, y a du brun, du noir... le rose, le bleu, c'est à nous de le découvrir, de le faire surgir, de le peindre ! Avec trois fois rien. C'est une histoire de VIE. Nulle ombre de niaiserie. On glisse au fil des jours avec l'héroïne et son petit compagnon, on voyage avec elle parce qu'elle est douce sans être insipide, parce qu'elle est fantasque sans être timbrée, parce qu'elle avance mais sans forcer la cadence.L'auteur au nom imprononçable a une écriture d'une délicatesse infinie, irisée de tendresse et d'humour : on se régale !
D'ailleurs, le livre se termine par un appendice peu commun : "Quarante-sept recettes de cuisine et une recette de tricot". Tout a été bien entendu cité dans le corps du récit : ne reste plus qu'à se lancer. Inutile de vous dire que lesdites recettes ne satisferont pas les esprits rationnels épris de grammage, de litrage, de temps de cuisson... Elles ressemblent plutôt de très près aux recettes que votre Gazetière couche sur le papier après une invention culinaire réussie, pour se rappeler combien ce fut bon... C'est amusant, ce fut précisément un des sujets de discussion au repas d'hier soir, cette recette de tajine au citron confit et aux multiples épices retranscrite par mes soins...et qui laissa Messire dans un certain désarroi... (mais il s'en est fort bien tiré, comme quoi, la fantaisie convient aussi aux ingénieurs qui veulent bien en faire l'expérience !)
A la fin de l'Embellie, vous saurez donc comment préparer un café bien raté, comment confier l'épluchage des oignons à un homme, dont la sensibilté est manifestement moindre et qui donc en pâtit moins, si vous n'avez ni lunettes de piscine ni masque de ski sous la main, ou encore comment réussir un gâteau aux grosses pommes rouges que la narratrice a vu et goûté en rêve (sachant le risque que ça ne soit pas exactement pareil à l'état de veille...)
Pour la bonne bouche, comme dirait ma Mamy chérie, je vous cite les derniers mots du livre. Il s'agit de la "recette " pour des chausson de bébé au tricot (à faire faire par le grand frère ou la grande soeur) :
" Les proportions sont indiquées pour un bébé. S'il s'agit de jumeaux, il faudra en tricoter deux paires".
J'adore !
Je vous laisse découvrir ce BIJOU littéraire...avec délices...j'espère !
*** Ben, les zoeuôplats, c'est Messire qui s'en est occupé, me laissant galamment vaquer à mes obligations journalistiques !