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19 novembre 2006 7 19 /11 /novembre /2006 16:22
Un petit bijou cinématograpique, tendre et poignant, ça vous tente?
Il s'appelle Libero, ce qui est, je l'ai appris en cette occasion, le nom d'un certain joueur de foot sur le terrain. Ne me demandez pas lequel! On y parle peu de foot, rassurez-vous, mais une réplique à ce sujet donne son titre au film.
C'est la vie difficile d'une petite famille à trois ou quatre, ça dépend des moments. Le vrai héros est un gamin de 10 ou 11 ans, Tommazo, à la hauteur duquel la caméra opère, ce qui donne une impression très écrasante et crée une empathie relativement inconfortable, d'autant plus que le cadrage est serré, voire exigü... du coup, on étouffe avec ce petit gars qui parle peu...et encore moins depuis qu'on l'a placé en classe à côté d'un muet.
On galère dans cet appartement où le père, colérique et en échec sur tous les plans ne sait pas communiquer l'amour qu'il a pourtant pour ses enfants. La soeur aînée, Viola, treize ans peut-être, s'en sort un peu mieux. Elle semble avoir une faculté d'adaptation salvatrice et son père lui met moins la pression qu'à son fils, mais elle est lourde avec son frère, sans tact, franchement emmerdeuse, passez-moi le mot!
Et la maman...ah la maman... elle n'est plus là, elle revient lors d'une grande crise de larmes et de supplications, elle repart sans le dire. On ne le saura que parce que la lumière est éteinte dans l'appartement le soir.
C'est dur. Tout le monde a mal là-dedans. Mais on s'en sort, non parce que la famille est unie et tient le cap, comme dans Little Miss Sunshine, mais parce que la vie avance, qu'on le veuille ou non, tout simplement et que de toute façon, on se relève de ses chutes et qu'on guérit de ses bleus. Sans illusion.
Un bien joli film où l'amour est sans cesse présent mais a bien du mal à se manifester. C'est truffé de contrastes : les acteurs sont beaux, les décors pitoyables : cette Italie n'est pas jolie, elle ne fait pas rêver, même pas le morceau de plage triste qu'on aperçoit, un jour où "ça va bien"... C'est étouffant à force de gros plans, mais certaines images sont vertigineuses soudain, quand le gamin monte sur les toits. Là, on ne pense plus au joueur de foot, mais "libero" évoque cette liberté qu'on porte en nous et qui nous sauve de l'oppression du quotidien.
Ce petit dé à coudre de liberté qui n'appartient qu'à nous et qui est plus vaste que tout le ciel au-dessus des maisons.
Libéro, un film de Kim Rossi Stuart, 2006... La Gazette a beaucoup aimé et attend vos commentaires!
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commentaires

P
Belle critique, ça donne envie de le voir! C'est toi la journaliste.. Quelle prose. T es la fabienne pascaud du cinéma, l amertume en moins!
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