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29 septembre 2008 1 29 /09 /septembre /2008 17:20
Il n'est jamais trop tard pour savoir.
Merci Sud Ouest du jour pour ce petit article insolite à propos d'un pont bordelais. Vous allez dire : encore un pont . Mais quel pont ? Le futur pont-dont-on-parle-mais-dont-on-ignore-encore-toute-réalité?
Que nenni, lecteurs chéris ! Un vieux pont !!! Presque le pont de DonaldVille, puisqu'il est localisé au bout du cours du Médoc.
Un pont fantôme, certes, dont on ne voit à marée basse que 4 énormes piles. Du moins leur socle.
Revenons au 19e siècle, et imaginons Bordeaux avec le Pont de pierre comme unique moyen de franchir la Garonne.
Pas commode.
Le maire (non, ni Juju, ni Chacha, j'ai dit : 19e siècle) lance un projet. Un projet grandiose : on est à Bordeaux, je vous rappelle. Un pont transbordeur car on a un port, celui de la Lune, que diable ! Il s'agit donc que les bateaux puissent y accéder.
Et un pont Belle Epoque. L'époque du fer.
On dessine un ouvrage de 480 m avec 2 pylones de 95 m chacun. On ne mégote pas : ce sera un des ponts les plus impressionants au monde (oui, vous avez bien lu : AU MONDE) ! Une nacelle à fleur d'eau transportera piétons et voitures à l'ahurissante vitesse de 12 km/heure, ce qui donne, grosso modo, 2 minutes pour la traversée (mieux que les ponts actuels en voiture, notez)!

Le 19 septembre 1910 (mon grand-père n'allait pas tarder à voir le jour !!!), Armand Fallières (qui, au passage, s'appelait Clément), notre Gloire mézinaise, notre fierté chauvine (ben oui, tout de même !) , Président de la République (mais non, pas Niko, il ne peut pas être partout non plus ! ) vient poser en personne la première pierre. En 1916, le pylône rive gauche est érigé. Encore deux ans, et celui d'en face est terminé.
 
(Impressionnant, le pylône, quand-même!)

Quelques années plus tard, dans les Années Folles, Maryse Bastié, notre aviatrice fétiche, viendra faire des effets avec son avion,  en passant sous les 3 câbles tendus entre les deux piliers spectaculaires.
Tout est bien parti, somme toute. Et pourtant, c'est quand-même la Grande Guerre !
Ben justement... Finalement, la politique change...Les priorités aussi. Les sous servent à autre chose : on peut comprendre. Et puis, la chose est somptuaire, mais peut-être moyennement fiable... En un mot comme en cent : on abandonne le pont. Toute l'histoire de Bordeaux coince immanquablement avec les ponts, me direz-vous, lecteurs éclairés.
Un guerre après l'autre... Durant la seconde, en été 1942 (mon oncle, le fils de mon grand-père, donc, venait juste de voir le jour ! ) des patriotes tenaces font flotter le drapeau français sur un des câbles ( encore là au bout de 20 ans !!!).
Boum ! Les Allemands dynamitent l'ex-futur-pont vite fait.
Fin du pont grandiose.
On a quand-même failli avoir un truc génial, non ? Pas loin de la Tour Eiffel, moi, je trouve...

NDLR : Sachez que Marseille (qui nous a piqué notre place...etc.) a eu son pont transbordeur, elle. Entier. Mais qu'il a été détruit en 1944... Dommage quand même.
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commentaires

A
merci !!cher Angel 1 , je pourrai sortir cela dans les repas de SAFT !!!
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P
Chapeau pour cette histoire !!! Je ne savais pas.... Mais chui pas né ici, alors j'ai une excuse.....
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