4 janvier 2007
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Francesca, belle, lumineuse, jupes larges et sourire radieux. Ce n'est pas elle qu'on entend le plus, mais finalement on ne voit qu'elle. Et pourtant autour d'elle, il y a de très nombreuses personnes plus bruyantes qu'elles, plus agitées mais ce ne sont que ses satellites. Planètes autour du soleil.
Francesca est le soleil, l'âme de cette tribu folklo, cohabitant avec bonheur et effervescence dans cette baraque qui tient plus de la roulotte que de l'appartement bourgeois auquel il ressemble pourtant.
On y chante, on y danse, on ne sait jamais exactement combien on sera à table mais on y mange souvent des pâtes...!
Que ceux à qui ça rappelle kékchose lèvent la main ! ;-)
Et puis, un des plaisirs de ce Grand Appartement, en dehors de regarder vivre Laetitia Casta, c'est le mélange des dimensions, comme dans un tableau surréaliste : vous savez, le tableau dans le tableau dans le tableau....
D'abord, y a Paris. Un Paris d'opérette, un Paris à la Amélie Poulain : que du beau, du net, du bel immeuble, de l'échoppe commerçante bien léchée où, ça va de soit, les cafetiers sont Auvergnats ou Aveyronnais et connaissent tout le monde. Un Paris d'éternel printemps (même si les mois passent, le ciel reste au bleu et la pluie ne tombe pas sous cette latitude).
Dans ce Paris qui fait déjà décor, on nous plante un second décor : celui du grand appartement. Grand, on veut bien le croire, mais comme on n'a pas droit à la visite guidée, on n'en voit que des bribes, de belles proportions, certes, mais tellement rempli de meubles, de bibelots, de cadres au mur, de livres dans les coins ...et de gens bruissants et chantant, qu'on ne mesure pas bien l'espace dont toute cette joyeuse troupe dispose... Là encore, ça fait studio de ciné, et on adore.
Troisième tableau dans le tableau : on va tourner un film (ça sent le chef-d'oeuvre!!!) dans l'appartement (à vrai dire, faute de mieux!!!)
Le décor se plante alors, et on a cette mise en abyme délicieuse ( celle que votre gazetière chérie ne manque jamais quand elle sait qu'elle va pouvoir s'en régaler) du spectacle dans le spectacle (là, ceux qui me connaissent bien savent que j'ai attrapé cette douce maladie dès ma plus tendre enfance, peut-être bien à cause d'une fréquentation abusive des Branquignols et, entre autre autres, de leurs Belles Bacchantes!)
On plante un décor dans le salon, avec un cadre de scène qui n'est pas sans rappeler le Petit Théâtre de Milcounor et, là, devinez, devinez.... ceux qui préparent la Fête du Rouge n'en sont pas revenus de surprise et de joie....allez, je n'en dis pas plus mais chacun aura deviné la matière du spectacle auquel on va avoir droit!
Un morceau d'anthologie : Prosper Youplà-Boum chanté par un poète sur la touche... J'en ai eu une crise d'abdos à force d'en riiiiiiire. Du vécu, du vécu je vous dis!
Le Grand Appartement est loin d'être un chef-d'oeuvre et ne restera pas dans les annales.
Mais, il nous rappelle tellement notre quotidien que c'est un film qui nous a ravi.
Pour donner l'eau à la bouche, deux répliques excellentes.... Là encore, on rit parce qu'on sait à qui on pense en les entendant :
" Crois-en mon expérience, il n'y a pas un seul problème que l'inaction ne finisse par résoudre."
celle-ci, je m'en régale, je m'en régale....
Et puis, consterné devant la prestation du chanteur, un Pierre Arditi mi-terrassé mi-incrédule :
"Ah mais non, il ne chante pas faux .... Il a perdu l'air, là...."
Bon, je termine cette petite critique en vous disant : vous pouvez attendre le DVD car je crois que le grand écran n'apporte pas grand chose à ce petit opus joyeux, où l'on sourit, où l'on oublie ses soucis et que l'on regarde comme une comédie de boulevard, un vaudeville, ni plus, ni moins!
Le grand appartement
Film français sorti le 27 Décembre 2006 - Réalisé par Pascal Thomas