La Belle au Bois Dormant... ou une histoire dans le genre. Une histoire où une Princesse ou une Fée, c'est à préciser, arrive dans un château quasiment désert. Déjà, quand elle descend de son carosse et passe devant les écuries, dans le petit matin blême et brumeux, elle ne voit guère de destriers... Passées les douves, losrqu'elle atteint la basse-cour d'ordinaire si caquetante et pleine de vie, rien, à peine deux ou trois jouvençaux et jouvencelles hagards et vaguement perdus, qui déplorent le brouillard qui encotonne les lieux et rend tout opaque et sourd. Tout juste si elle ne s'attend pas à entendre des cliquetis de chaînes et de boulets, tant le lieu semble abandonné en ce début de jour trop pâle. A l'arrivée de la Princesse ou de la Fée, ces petits moineaux s'agglutinent autour d'elle comme autant de poussins autour de leur maman poule... Il n'y a plus de Gardes, ici, plus de Ministres, plus de valets...on se demande même si en cuisine le moindre marmiton s'affaire aux fourneaux ! Eh bien, de fait, la réponse est non : le casse-croûte est de rigueur pour ceux qui voudront se sustenter... Les poussinets sont perdus.... N'ayez crainte, gentils damoiseaux et -zelles, la fabuleuse Librairie du Palais saura accueillir vos petites personnes en détresse !
Dans le grand hall d'apparat du château, c'est la 4ème dimension : le Roi (alias directeur de la SEGPA en temps ordinaire et dans un monde moins enchanteur) occupe la place de notre cerbère adorée de l'accueil : le voici promu frère tourier, portant la lourde responsabilité de gérer un standard désespérement muet, que la Reine et sa Dame d'Honneur ont réussi à mettre en route aux aurores avec moult difficultés de grandes débutantes ! Les voilà qui nous rejoignent après avoir tenu le rôle de la Garde défaillante au pont-levis ! Il faut savoir tout faire, vraiment, lorsqu'on est souverain(e) ! Dans le hall, les survivants s'organisent... Comptons-nous : une reine, sa royale suivante, donc, plus un roi. On a au moins quelques figures majeures, les capitaines n'ont pas abandonné le navire ! La vaguemestre royale est là aussi, ainsi que le Gardien des Clés du château. Mais ce n'est pas tout : - Une Fée des livres qui offrira son havre de culture et de paix aux orphelins naufragés - un Mage enseignant la magie des nombres - une Dame des Arts chez qui ont pourra laisser son imagination créer de belles images - une Enchanteresse qui initie aux mystères et beautés de la Nature. Ma foi, l'équipage est réduit mais de qualité ! Ces petites âmes délaissées ne seront pas livrées au néant, on a de quoi les édifier un brin.
Dans les couloirs désertés où le moindre murmure prend des allures de fracas incongru, dans ce château désolé où y a même pas de mains-chandeliers pour peupler les murs vides, s'égrèneront lentement les heures, qui verront peut-être s'agrandir notre cercle d'Initiés... Pour faire bonne mesure, évidemment, le Serveur est en panne, donc la Fée ne peut même pas s"abîmer dans son logiciel documentaire et profiter de ce calme inattendu pour s'avancer dans son interminable travail de saisie... Cerise sur ce gâteau déjà bien "gratiné", le service mail d'AOL est momentanément en maintenance (jamais vu depuis 1999 !!!) : tout mon courrier professionnel arrivant dans cette boîte, je vous laisse tirer vos conclusions sur mon désoeuvrement polymorphe ! En attendant, la Grande Salle des Grimoires remporte un franc succès, proportionnellement au petit nombre de fantômes perturbés qui hantent nos coursives, et l'on peut raisonnablement penser qu'elle ne désemplira pas. N'empêche, même si ça lui fait de la compagnie, la Fée des livres ne peut s'empêcher de plaindre les deux ou trois condamnés que leurs parents ont charitablement envoyés au collège de 8h à 17h avec un sandwich sous prétexte que le service public DOIT accueillir les élèves... Certes, on doit ; certes, on le fait, et de bon coeur. Mais 9 heures de transit sans aucune boutique détaxée à visiter, ça ressemble plutôt à une punition pour les zélés présents, non ?
Oh Oh.... pas si facile pour ceux qui ne l'ont pas vu ailleurs que dans cet article... En se concentrant bien.... on reconnaît le format...puis... des silhouettes de lettres...
Oui ! C'est bien le logo Google du jour !
Et il fête "Jack the Dripper" (l'égoutteur, hein, pas l'éventreur!) alias Jackson Pollock...
En espérant que les recherches documentaires du jour de votre gazetière (sur l'art conceptuel et Fluxus, à destination de notre journaliste culturelle locale, précisément...) seront moins abstraites... ;-))
"La vie est courte, même pour ceux qui la trouvent longue" ai-je lu ce soir... La vie est courte, c'est certain. Mais faite d'alternances de temps longs et de temps brefs. De temps vides et de temps pleins. Les temps vides étant souvent des occasions de vivre pleinement. Pleinement, non pas uniquement dans la vitesse et la joie. Mais pleinement, dans l'intégralité des émotions, les douces comme les rudes. 40 années dans le désert pour le peuple de Moïse. 40 jours dans le désert, dans nos propres déserts, lors de nos carêmes. Car la vie nous en offre, des carêmes. Des carêmes rien qu'à nous. Des traversées de la Mer Rouge que nous seuls connaissons et des retraites en notre désert profond. Ces 40 jours sont des épreuves que tous les peuples païens, autant dire tous les hommes, ont traversées rituellement. Bien avant le Carême chrétien, il y avait les 40 jours des adorateurs de la déesse babylonienne. Et les 40 jours avant certaines fêtes égyptiennes ou même mexicaines. Toujours des fêtes de printemps, de renaissance après la mort.
40 jours. C'est long... même si c'est court.
40 jours.
40 jours, tiens, c'est le temps, justement, qu'a mis une carte postale partie du Mexique avant Noël pour arriver dans la boîte aux lettres de la Bottine aujourd'hui ! Comme un petit cadeau inattendu. Un petit sourire de pyramide inca dans le désert.
Pour une doc, aussi toc-toc soit-elle, les lectures sont plus que nombreuses : elles sont aussi pléthoriques que variées. L'un des plaisirs du métier (après les vacances, ça va de soi). Du matin au soir, votre gazetière se repaît de littérature de jeunesse, de littérature de grands (ben oui, aussi, quand-même), d'ouvrages pédago ou socio ou psycho (et toujours -logiques) voire parfois les trois à la fois (opus (opi?) que l'on pourrait qualifier d'ornithorynques de l'édition, mélanges hasardeux et dont on s'étonne toujours qu'ils tiennent finalement la route...). Au menu, on sert aussi des rapports de divers ministères, des infos intéressant toutes les disciplines, de la presse hebdomadaire en morceaux, de la presse quotidienne en poudre, la sauce abondante et grumeleuse) de courriers divers, et, inclassables, des tas d'OSNI (Objets Scriptuels Non identifiés). Et puis, et puis....quelques journaux scolaires aussi, pour la bonne bouche. Parce qu'il est question d'en faire un, de journal, au collège de DonaldVille. La maquette est prête (merci Openoffice), les journalistes sont motivés, les rubriques décidées, les sujets d'enquête lancés, les frais de publication acceptés en haut-lieu... Reste plus que...tout le reste ! Faire écrire, vraiment...et surtout corriger(=les écuries d'Augias !!! ) Me voici promue secrétaire de rédaction, pour ainsi dire ;-)) On butine donc, de-ci, de-là, quelques autres publications collégiennes pour se donner des envies et du courage, pour voir que oui, c'est possible et c'est chouette. Et c'est là, précisément, que j'ai glané dans une gazette landaise en ligne, cet extrait d'article (humoristique) qui a parfaitement fait écho à mon état du moment :
"Le sommeil est primordial lors de la période de la préadolescence ainsi que de l’adolescence*** car c’est grâce à lui que nous pouvons évacuer l’énergie que nous n’avons pas dépensée dans la journée (CQFD : plus il vous reste d’énergie et plus dormirez bien et longtemps)."
En d'autres termes, ne vous fatiguez pas trop la journée, c'est garant d'un sommeil de qualité la nuit... Cela ressemble indubitablement à une devise Shadok, non? Dans le style "plus tu pédales moins fort, moins t'avances plus vite"
***J'ai bien conscience que même en étirant démesurément les limites de cet âge florissant, je suis hors-cadre, OK.
Au fait, vous le saviez, vous, que les TIERS ne supportent aucune approximation ?
Je veux dire : même en dehors des cours de maths, dans la vie NORMALE, quoi. Non, je dis ça parce que hier, quand j'ai découpé la pizza en trois, on m'a fait le reproche de mal calibrer les morceaux.
Ce à quoi j''ai rétorqué qu'on faisait les tiers qu'on pouvait et que de fait, y avait bien trois tiers puisqu'il ne restait rien de plus de la pizza. Il me semblait qu'on pouvait postuler qu'un tout divisé en trois ça faisait grosso modo trois tiers (et peu importe la taille des tiers). Ce contre quoi la "fraction scientifique" des commensaux présents a vivement protesté, comme si elle était outragée, que des tiers inégaux n'étaient pas des tiers mais juste des parts. Et apparemment, là, la sentence était sans appel : un tiers qui devient une part, c'est carrément un déclassement. J'sais pas vous, mais moi, cette pusillaminité dans l'étalonnage du tiers (comme du quart, j'en mets ma main à couper) et cette rigueur implacable dénuée de toute fantaisie, ça m'a laissée comme deux ronds de flan, je vous le dis.
Si je dis "notre numéro 4", à DonaldVille, les réactions seront diverses.
- Mamzelle Bulle, alias Numéro 3, se mettra instantanément en colère et me fustigera : "Arrête de nous appeler par des numéros!!!". Elle doit pourtant savoir, la moqueuse, que pour cause de pré-alzheimer galopant, c'est la dernière solution que j'ai pour ne pas m'embrouiller dans les appellations d'origine contrôlée de mes Grillons précieux.
- Malgré cette horripilation numérique, beaucoup, habitués, entendront donc "Lily" à l'annonce de ce quantième parfait...
- Enfin, les férus d'ennéagramme (j'en connais) traduiront immédiatement ce petit chiffre par les mots hautement évocateurs : "tragico-romantique"...
La Gazette ne fera pas ici un cours, aussi succint soit-il, sur les différentes théories des caractères, dont l'ennéagramme fait partie. On se contentera de rappeler que le nombre 4 correspond donc aux personnes portées au romanesque et à une certaine exaltation des sentiments. A DonaldVille, on a notre tragico-romantique type : celle pour qui la vie est un vaste théâtre et les événements autant d'occasions de mises en scène. Exilée depuis peu pour aller expérimenter outre-manche les tenants et aboutissants du théâtre élisabéthain, elle a, sachez-le lecteurs adorés, parfaitement réussi sa mission. Elle vient en effet de vivre et jouer, étape par étape, une tragédie en bonne et due forme. Petit rappel de la structure et de l'intérêt de cette oeuvre théâtrale classique : "Des personnages de rang noble sont impuissants face aux forces supérieures(des dieux le plus souvent)qui les manipulent. L’enchaînement des événements et le dénouement nécessairement dramatique relèvent d’une fatalité implacable, qui peut sembler injuste, inique et bien au-delà de l’endurance humaine" (Wikipédia) La tragédie est édifiante : "elle a une vocation didactique, c’est-à-dire qu’elle vise à enseigner une vérité morale ou métaphysique au public." Elle se déroule traditionnellement en cinq actes : Acte 1 : exposition de la situation des personnages Acte 2 : apparition de l’élément perturbateur Acte 3 : les protagonistes cherchent une solution au drame, tout paraît encore possible Acte 4 : l’action se noue définitivement, les personnages n’ont plus aucune chance d’échapper à leur destin Acte 5 : l’action se dénoue enfin, entraînant la catastrophe.
C'est là qu'il faut un point étymologique (dada gazetier) : en grec,katastrophé= « bouleversement » et « fin, dénouement » (TLF), repris en latin, catastropha « coup de théâtre ». La catastrophe, c'est donc l'événement funeste et décisif qui provoque le dénouement d'une œuvre romanesque ou dramatique(TLF)
Oyez, oyez, bonnes gens, on y est en plein !
Acte 1
Prenons donc notre tragédienne de naissance, la nommerai-je ? Philou. Transportons-la dans un décor "exotique", pour l'originalité du spectacle : Northwich, petite ville médiévale perdue entre Manchester et Liverpool, dans l"Angleterre du début du 21e siècle. Une transposition contemporaine de Brigadoon ? Ouvrons le rideau sur le Floatel, hôtel flottant légèrement en berne, le Floatel, son bar, son ambiance marine etc.
Régal du décorateur/costumier.
Acte 2
On dit beaucoup de choses sur le lieu, elle l'apprend durant un mémorable trajet nocturne avec un cocher hors d'âge qui répand les on-dit et légendes sur ce manoir inquiétant. L'héroïne se rend compte qu'à l'hôtel, le client est rare, les chambres humides, la nourriture pas toujours fraîche... On sent les profondeurs abyssales qui pourraient engloutir le navire et les âmes qui y errent. Le drame n'est pas loin, c'est la Grande Scène du II, notre tragédienne se donne à fond, le public y croit (surtout sa môman), c'est un triomphe.
Acte 3
Des deux côtés de la Manche, on cherche des solutions, la tension s'apaise, des seconds rôles précieux font leur apparition : tout semble pouvoir évoluer positivement.
Acte 4
Malheureusement, on s'est embarqués sur cet hôtel flottant pour une croisière tragique, pas une pièce de boulevard, on vous le rappelle. Le Destin, qu'on sentait sourdre depuis le début mais qui se tenait hypocritement dans le troisième dessous, fait trembler le monde (et les murs de notre théâtre). Il s'appelle la Crise financière de l'automne 2008. La Bourse s'effondre, les entreprises plongent, les particuliers se figent... Le Floatel prend des allures d'un Shining de bas étage...
Acte 5
Voici venu le temps de la fameuse catastrophe dont il est question depuis le début de l'article. On y courait, on le savait, la voici dans toute sa splendeur, aussi attendue que pourtant surprenante. Le 21 janvier 2009, à 12h, heure locale, l'annonce prend tous les protagonistes de plein fouet : suite à la faillite de la Compagnie, le Floatel ferme sur l'heure et le bâtiment doit être intégralement évacué avant la tombée de la nuit. Tout le monde est au chômage, sans sommation, et on n'a plus le temps que de boucler ses valises. Notre héroïne doit donc brutalement quitter son paquebot-galère et sauter sans trop réfléchir dans le canot de sauvetage. Elle pleure qu'elle ne reverra plus certains personnels qui n'étaient pas de service ce jour-là, ni même certains pensionnaires réguliers... Ce n'est plus Shining, c'est Titanic mâtiné du Vaisseau Fantôme... Voilà, lecteurs bien-aimés et aussi pathétiquement sidérés que la Rédaction, voilà donc une belle et authentique tragédie, parfaitement dans la norme, respectueuse en tout point du cahier des charges de ce genre littéraire.
Il y a quelques jours, la Gazette a publié un petit article pour remettre les pendules à l'heure. Où nous apprîmes, par le biais du courrier des lecteurs, que St Michel de la Bonne Bouche vivait à l'heure du Moyen Âge. Et où un autre lecteur demanda quelque précision quant à l'expression "midi pétante", mettant ainsi ainsi le feu aux poudres et lançant une enquête étymologique digne des Experts.
A l'heure qu'il est, lecteurs très bien chéris, plusieurs hypothèses sont posées, mais aucune certitude n'occupe le devant de la scène. Je vous livre donc ici un produit intermédiaire, non-fini, un compte-rendu de recherches non encore abouties... Je ne garantis rien, rien de rien à propos de la véracité des réponses ! Mais aurai-je un jour LA solution ? Finalement, peu importe la destination, ce qui compte, c'est le voyage, dit-on. Vous verrez qu'on apprend des petites choses amusantes au fur et à mesure qu'on découvre de possibles explications : réjouissons-nous donc d'avoir plusieurs pistes à suivre avant que d'arriver au terme du périple !
Hypothétymologie n°1 :
Il paraît (jamais je n'y fus...) qu'en fin de matinée, en déambulant dans les ruelles du Vieux Nice, on peut entendre une lointaine explosion. Il s’agit du canon de Sir Thomas Coventry. Cette coutume niçoise de "tirer le canon de midi" est d'origine écossaise. Depuis des siècles, dans la ville d'Edimbourg, capitale de l'Ecosse, on tire un coup de canon tous les jours à 13 heures sur les remparts de la cité.
En 1862, un Brittanique en hivernage à Nice, Sir Thomas Coventry, décida d'introduire cette coutume dans la ville qu'il appréciait beaucoup. La Petite Histoire raconte que ce colonel en retraite déplorait que son épouse fût distraite et très bavarde, l'empêchant ainsi de se mettre à table à l’heure. Le gentleman anglais demanda donc à la municipalité de tirer chaque jour à midi un coup de canon, pour rappeler à sa bien-aimée l’heure du repas (comme là-bas, dis!).
Les édiles locaux n'approuvèrent point.
Sir Coventry insista.
Il se chargea des frais et offrit un petit canon qui fut installé sur la terrasse inférieure du Château Un artificier tirait un coup de canon à l'heure dite. Cela dura quelques froides saisons, tant que Sir Coventry resta à Nice, puis on cessa de tirer le canon.
Mais au fil des ans, la population se plaignit de l'incohérence de l'heure marquée par les diverses horloges publiques de la ville (comme quoi, l'Horloge du Palais...).On finit par remettre en vigueur l'usage du canon, puisqu'on en avait un. En 1886, on remplaça le petit canon par une bombe d'artifice.
La coutume se perpétua et de nos jours encore, le son du "canon" rappelle aux niçois qu’il est l’heure de se mettre à table à midi... pétante.
La Rédaction en appelle aux habitants du Sud et aux heureux touristes : avez-vous déjà entendu ce famous scottish canon de midi pétante ??? Vous corroborez son existence?
Hypothétymologie n°2 :
Il s'agit du canon de midi, inventé à la fin du 18e siècle par un ingénieur en instruments mathématiques. Grosso modo, il y avait une loupe, qui concentrait la lumière solaire pour qu'à midi pile, l'astre étant au zénith, le feu soit mis à la poudre : et boum! le coup partait !!! L'on en installa un dans les jardins du Palais Royal à Paris (pour remplacer l'Horloge du Palais ???) réputé servir à chacun pour régler son propre midi...etc. Peu ou prou la même histoire, encore, toujours. D'aucuns affirment que "midi pétante" viendrait de là. Quid des jours sans lumière ? Pas de soleil, pas de canon, pas de canon, pas de pause méridienne, et vlan !
Lecteurs, je vous laisse choisir l'une ou l'autre de ces étymopothèses : pour moi, c'est sûr, j'opte pour le colonel affamé et nostalgique de son Edimburg tartanesque. Mais, en guise de cadeau, je vous fais partager une dernière petite découverte glanée durant ces fondamentales recherches : j'ai retrouvé l'un des ancêtres de notre réveille-matin ! Il s'agissait d'une bougie dans laquelle était fichée une petite tige métallique. Lorsque la cire fondait, le bout de fer tombait sur une coupelle tintinnabulante habilement disposée en dessous : CLING ! Ah c'est sûr, ça ne tintait pas durant 10 minutes, hein ! fallait du nerf, que diable !!! Mais pour les ensommeillés invétérés, pour les pas-du-matin-mais-alors-pas-du-tout-ne-me-demandez-rien-avant-le-café, il y a avait la fonction bis, figurez-vous!!! Ben voui, un peu en dessous, on avait incrusté une seconde tige !!! Encore quelques minutes de fonte et hop ! Bis repetita placent ! Trop bien, non ?
...d'humanité pure, de fraternité, de joie, d'espérance. Une initiative qui prouve, heureusement, que les hommes, dans le monde, ne savent pas seulement se faire la guerre. Un abonné a eu la merveilleuse idée de faire éclore ce petit film coloré et dynamique ce matin sur mon écran : merci à lui, la journée a bien commencé ! C'est donc l'histoire d'un globe trotter qui s'emploie à aller danser partout partout partout dans le monde...et qui fait danser ceux qu'ils rencontrent, partageant ainsi spontanément le même langage universel. Vous allez prendre un vrai grand bol de JOIE, je vous le garantis !!! Une jolie idée qu'on a adorée à la Bottine, et qu'on a donc décidé de faire partager à travers la Gazette !!!
N'oubliez pas de mettre le son, surtout, et bon voyage!!!
- Madame, c'est quand que ça sonne (cékankeçasonne) ? - A l'heure, sans doute, mes petits Loulous. Regardez donc la pendule... - Non mais, je veux dire, à cette heure-ci, ça sonne à moins 5 ou ça sonne à pile ? - Ah ben, ça, mes chers petits, j'avoue que je ne sais pas exactement... Il est vrai que selon les heures, la sonnerie musicale retentit à 50 (récré), 55 ou pile... Histoire de calibrer les"heures" de cours, disons plutôt les plages horaires qui n'ont d'heure que le nom, finalement. Je ne me suis jamais vraiment penchée sur le problème, j'ai juste appris que grâce aux récrés, c'est 9h50 et 15h50. Et ensuite, l'heure suivante, on va jusqu'à pile pile, histoire de compenser les 10 minutes (de fin de récré et de début d'heure, vous suivez?). Sinon, les aléas de la pendule du collège restent un mystère que je ne tente même pas d'élucider. Contrairement aux élèves. - Qui le sait ? Tout le monde ou presque, sauf que personne n'est d'accord. C'est une question qui génère un carillonnage allègre dans le CDI, chaque son de cloche se faisant entendre avec conviction. - Piou piou piou... On débranche, les petits! Le CDI est un lieu de calme et de concentration, une cathédrale de silence, un havre de paix... (dans ce site rempli d'adolescents bruyants (pardonnez-moi ce pléonasme)). Et le glockenspiel humain se tait... Pas pour longtemps, car en principe, si la question a surgi, c'est que la sonnerie n'était pas loin... Votre gazetière, qui adore les faux hasards et les vrais clins d'oeil, se dit qu'il faut absolument alimenter la Petite Brocante des Mots avec ce qu'elle vient tout juste d'apprendre : l'heure a sonné de façon claire ! L'heure de raconter un peu comment ça se passait il y a longtemps, loooooooooooongtemps... Bien avant les fuseaux horaires, les horloges atomiques et les satellites. Du temps que les moins de 600 ou 700 ans ne peuvent pas connaître.
Paris, 1350 et des miettes... Les églises servent d'horloges pour scander les journées. Grande et noble tâche que celle des bedeaux chargés de sonner les cloches aux heures dites ! Noble, mais peu aisée : il fallait être doué et attentif pour savoir exactement quand tirer sur la corde. On imagine sans difficulté l'approximation...et surtout la cacophonie qui régnait dans la ville! Car chacun, finalement, sonnait midi à sa porte...et pas seulement midi. Un clocher donnait le la et les autres enchaînaient... De mémoire historique, ça sonnait de ci de là, à tout-va à et toute heure ! C'est la seconde moitié du 14e siècle, la fin du Moyen âge, donc. Les heures appartiennent toutes à l'Eglise : elle sont dites "canoniales" et durent ce qu'elles doivent, c'est à dire pas toutes pareil, notamment en fonction des prières et des saisons... ! L'Eglise, toute puissante, décrète quand travailler et quand s'arrêter. Bref résumé (de moitié de cours, ou de mi-article): ça sonne à gauche et à droite, en décalé, de façon plus ou moins arbitraire... Le roi de l'époque, Charles V, qui sent venir le début de la fin du Moyen Âge, bref, un roi bien dans son temps, décide de remettre les pendules à l'heure. Enfin, si on peut dire. Le sage souverain, passionné d'horloges, en fait installer partout chez lui : dans sa résidence de Vincennes, par exemple (eh oui, Bruno!), puis au Louvre, une horloge publique. Il est (pré)moderne, Charles le Sage, et il veut du rationnel, dans ce monde qui l'est encore peu... Historiquement, l'anecdote n'est pas si anecdotique (tac!), lecteurs adorés... Cette idée du temps règlementé et non religieux est sans doute le témoin d'une évolution notable de l'affirmation de l'Etat et des privilèges royaux.
Tic tac, tic tac... Le bon sire fait venir un savant horloger d'Allemagne (pas de Suisse, bizarrement ) afin de garantir une mécanique de pointe (comme les casques). Puis, il ordonne que les "cent clochers" de la ville se calent désormais sur cette horloge étatique (tac!). Tout sera réglé comme du papier à musique (qui n'existait pas à l'époque,pas plus que lesdits casques) !!! Sauf que. La mécanique a son caractère, et ses humeurs sporadiques (d'ac ?)... Voici donc que notre Grande Horloge du Palais sonne... quand elle veut ! Les Parisiens ne sont pas dupes, les bedeaux déresponsabilisés non plus.... L'expression (légèrement tombée en désuétude de nos jours mais qui pourrait bien redevenir à la mode, car on a encore un Palais à Paris... où le roi et sa reine italienne savent donner le ton) naît alors sur les lèvres de nos ancêtres horodécalés : "C'est l'Horloge du Palais"... Sous-entendu qu'elle fait ce qui lui plaît et que tout le monde doit la suivre sans protester !
Il est l'heure, chers lecteurs, de clore cet édifiant article : ding-dong !