Lecteurs bien-aimés qui n'avez pas envie de lire un article d'édification spirituelle, vous pouvez choisir de vous arrêter ici. Car la suite est une profession de foi assumée.
Le jour veut ça, quelques heures avant la Vigile pascale.
De plus, ça fait longtemps, je trouve, que je n'ai pas joué à la pasteure (pasteuse, pastrice, pastoresse?) qui se défoule en chère....
Et puis aussi, j'avoue, je n'ai pas eu mon content de spritualité cette semaine : la faute à une espèce d'adorable petit truc de 2 mois, un truc qui sent bon, qui fait de petits bruits et des sourires sans dents mais adorables. Un petit machin tout tiède qui s'appelle Salomé, qui est presque chauve et complètement craquant, la fille d'une copine du KT, une poupée qui est passée de catéchiste en catéchiste durant la messe du Jeudi saint. Alors, mea culpa, je n'ai regardé qu'elle, je n'ai ecouté qu'elle, et pas du tout les (sûrement) belles paroles de mon cher Curé Charlie....
Je me fais donc une séance de rattrapage, afin de ne pas arriver trop "à sec" ce soir, à la veillée....
Car c’est la fin du Carême (rudement et strictement observé à Donaldville, comme chacun le sait…) Cette nuit, certains d’entre nous, dans l’obscurité de la nuit, allumeront une flamme au brasier et fêteront la Résurrection.
Au-delà de cette célébration chaleureuse, que disons-nous, que professons-nous ? Que la tombe était vide…il y a plus de 2000 ans ? Sans doute, puisque ça a commencé ainsi. Mais ce qui nous importe, soyons sincères, c’est ce qui se passe ICI et MAINTENANT, non ? Alors, c’est quoi, cette résurrection, pour nous, ceux qui « croyons » ?
C’est, très simplement, la force de l’amour dans nos vies. L’amour qui réjouit, qui pardonne et partage, qui lutte pour la justice et la paix,
Joyeusement, la Vie se fraye un chemin parmi les tristesses et les morts qui jalonnent notre existence : espérances déçues, trahisons commises ou subies, échecs, pertes, fin inéluctable de toute chose… L’amour, pourtant, au cœur de la vie, franchit et rachète toutes ces morts.
La résurrection au quotidien, c’est l’expérience de cet amour plus fort que le reste. C’est tomber et se relever, soutenu par l’Autre. De même que c’est sourire et se réjouir profondément de voir l’Autre « renaître », « sortir du tunnel », se mettre en marche à nouveau. Pour croire en la résurrection, il faut croire en l'Homme. Croire que chaque être humain, est « plus que lui-même », que ce que j’en perçois : ne condamner personne, faire confiance à la vie, essayer de porter sur l’autre un regard empreint du regard de cette « transcendance » que les croyants appellent Dieu mais que d’autres peuvent percevoir autrement.… Un vrai boulot de tous les jours... ;-)
« On ne monte pas au Ciel, on le devient »…
C’est sur mon Mur de l’Espérance, c’est une carte qui vient de Bellocq.
La résurrection au quotidien, c’est une foi qui arrache l’être humain à son angoissante finitude solitaire, le nourrit d’espérance et de désir, et le réconcilie avec l’Univers tout entier, Ce n'est pas l’idée d’un autre monde, différent et meilleur accordé (peut-être) « après ». Ça, je m’en fiche, en réalité.
ICI et MAINTENANT.
La résurrection au quotidien, c'est le monde dans toutes ses dimensions, c’est la réalité de tous les jours avec son « au-delà » immédiat. Ce n’est pas une utopie lointaine avec d’hypothétiques lendemains qui chantent, mais l’accès à une part « de ciel » dès aujourd’hui ! La résurrection que je professe, c’est chaque fois que la tendresse et l'attention sont plus forts que le rejet ou l’indifférence, c’est quand la vérité l’emporte sur le mensonge, quand le don et la confiance se font spontanément. Elle germe dans chaque réconciliation, dans chaque main tendue, chaque timidité vaincue et chaque sourire offert. La résurrection, je la vois et j’y crois, chaque fois que la vie triomphe du mépris, de la division et du manque d’espoir.
La Résurrection, c'est vraiment la lampe sur ma route, comme on le chante en ce moment le dimanche....
Mes lecteurs chéris,
Heureuse et belle fête de Pâques !