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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 11:56
Un POINT et une VIRGULE se disputent... Perso, je trouve que le POINT est un gros macho... ;-))

Pavane de la Virgule

"Quant à Moi ! " dit la Virgule,
J'articule et je module ;
Minuscule, mais je régule
Les mots qui s'emportaient !

J'ai la forme d'une Péninsule,
A mon signe, la phrase bascule.
Avec grâce, je granule
Le moindre petit opuscule.

Quant au Point !
Cette tête de mule
Qui se prétend mon cousin !

Voyez comme il se coagule,
On dirait une pustule,
Au mieux : un grain de sarrasin.

Apothéose du Point

"Foin, de tout ce qui n'est point le Point !"
Dit le Point, devant témoins.
"Sans Moi, tout n'est que baragouin!

Quant à la Virgule !
Animalcule, qui gesticule
Sans nul besoin,
Je lui réponds à brûle-pourpoint :
Qui stimule une Majuscule ?
Fait descendre les crépuscules ?
Qui jugule ? Qui férule ?
Fait que la phrase capitule ?

Qui ?
Si ce n'est : le Point !
Bref, toujours devant témoins :
Je postule et stipule
Qu'un Point c'est Tout ! "
Dit le Point.

Andrée Chedid


J'en connaissais bien des semblables, quand j'étais "maicresse"...mais celles-ci, je ne me souviens pas... Et j'aime bien !
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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 11:08
... et ponctuons, mes petits, PONCTUONS !

Ah, combien nos chères têtes blondes et brunes ont du mal avec la ponctuation : qui ne le sait ?
Le mal est général, du reste, puisque, comme dans tous les règnes, il y a des espèces  en voie d'extinction.
On connaît les animaux menacés, certaines plantes (voire forêts entières), on sait que certaines langues disparaissent aussi...et il en est de même pour de nombreux mots...et de malheureux petits signes de ponctuation.

Le NOUS se fait dévorer par le ON, c'est un fait. Combien de fois faisons-nous l'effort, au quotidien, d'employer la première personne du pluriel ? Hein, franchement ? C'est tellement flagrant, lecteurs chéris, que la règle grammaticale elle-même a changé (oui oui!!!) et que l'on peut, depuis déjà plusieurs années, accorder ce qui dépend de ON selon son genre et son nombre réel.
J'illustre, car le propos semble complexe, ainsi énoncé...
Normalement, ON est "neutre", disons "masculin-singulier"...
Or, postulons que les Angels soient allées faire une balade en mer sans leurs gardes du corps, elle pourront écrire : " On est montées sur un bateau".....*** (Et le premier qui dit " Pince-Mi tombe à l'eau...", je lui assène un article de 1 mètre de haut sur la Gazette!)
lire ici
Eh oui ! Tout le contraire de ce qu'on nous avait appris aux jours (pas si lointains) de notre extrême jeunesse!
Mais les temps changent. Et la langue s'adapte. Demandez à Angel 2 ce qu'elle pense de l'avenir de l'impératif du premier groupe, "E sans S"...

Quant à la ponctuation, vous savez comme moi que c'est le point-virgule qui tend à disparaître. Du moins perd-il son utilisation première, sa vraie fonction de pause dans l'énumération. Car il lui reste au moins une fonction décorative et "émotionnelle", le petit smiley complice et rigolard que j'aime bien, clin d'oeil sympathique du rédacteur au lecteur ;-)
Pas si mal comme recyclage... mais je crois que pour lui, c'est douloureux d'être passé du statut de haut-fonctionnaire à celui de bouffon...:-(
Pour ceux qui seraient émus de cette cette dégringolade pathétique, sachez qu'une association de défenseurs du point-virgule existe...et recrute des membres actifs.
et pour ceux qui veulent en savoir plus...

Ces histoires linguistico-typographiques vous semblent superficielles, lecteurs bien-aimés?
Mais sachez cependant que de vrais gens de lettres s'y intéressent! Et quand je dis des "vrais", j'y mets une dose d'admiration. Prenons Andrée Chedid (mère de et grand-mère de, oui, absolument), c'est une pointure, non ?

Ben oui.... Grande poétesse, touchant au vif de la condition humaine, et, important pour votre Gazetière, chrétienne née au Liban, pétrie d'Orient, elle chante ses couleurs, ses parfums, sa sensualité...
Reconnue et choisie par le Printemps des Poètes l'an dernier pour un concours de poésie chantée.
Eh bien, grâce à ma journaliste préférée, j'ai découvert il y a peu que la Dame avait écrit deux petits poèmes rigolos précisément sur ces minuscules signes injustement traités comme du vent par la plupart des lecteurs...et une grande partie des scripteurs!

Pour ceux qui auraient envie de les découvrir, ces deux petits bijoux....sachez qu'ils font l'objet du prochain article.
Vous voici prévenus, non pris en traitre : que ceux que la poésie fait fuir sautent allègrement la "Dispute ponctuelle" qui suit !


*** ceci est une hypothèse d'école, naturellement, puisque les Angels parlent hyper supra méga gavé BIEN, elles.
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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 20:21
Lecteurs chéris, vous allez penser que je fais une crise de Doodles... mais non, non, je me sers juste encore une fois de ces petites trouvailles, mais seulement pour illustrer un article qui parle de tout autre chose... Disons que les petits logos que je publie ci-après ne sont que des prétextes à introduire mon sujet.

Remontons donc au 4 novembre dernier, date de notre Pao Cacao, mais c'est un hasard, un pur hasard, les doodles sélectionnés n'ont aucun rapport avec la belle blonde.

Premier indice, première touche qui donnera la couleur locale de mon tableau :

istanbul10-hp
Ah oui, vous faites comme moi, hein? "Ohhhhh que c'est beau !!!!"
Vous savez où on est ? A Istambul. C'était la fâte de la Turquie.
Vous savez donc à présent que nous allons voyager jusque dans la capitale stambouliote (je l'ai casé : j'ADORE de mot!!!)

Second indice (je n'en donnerai pas d'autre, je ne voudrais pas lasser mon lectorat, patient, certes, mais...)
bonbonsOubliez le fantôme...et retenez le BONBON....

On y est, j'ai planté le décor pour vous entretenir, pas trop longuement, rassurez-vous, du dernier livre dont j'ai tourné la dernière page hier soir : Bonbon Palace, d'Elif  Shafak.
962997758.jpg
Un régal :-)
Pas loin de deux ans, je crois, qu'il montait la garde sur ma table de nuit... Des dizaines d'ouvrages lui sont passés devant...pourquoi ? Parce que j'aimais l'avoir là, à déguster quand j'en aurai envie, parce que je gardais l'envie comme un délice, comme quand je sais que j'ai des Bounty dans le placard et que j'attends... Du plaisir différé, une certitude rassurante...
Bonbon Palace n'est pas à moi, je l'ai acheté pour le CDI, côté biblio des profs. Et maintenant, il va bien falloir le rendre... si je veux que d'autres lecteurs croquent ce bonbon délicieux !
En attendant, c'est moi qui me suis bien régalée durant ces vacances !
L'histoire est de celles qui me plaisent, où l'on "entre" dans la vie des habitants d'un immeuble : on pense à Escalier C  d'Elvire Murail ou à La vie mode d'emploi de Pérec.

Bonbon Palace est un viel immeuble dans un quartier populaire d'Istambul, jadis prestigieuse construction qu'un Russe Blanc émigré a offert à son épouse complètement siphonnée qui ne réagissait plus qu'aux sucreries.
Depuis, les années ont passé, la maison bourgeoise est decrépite,  et 10 appartements logent autant de familles ou personnes...largement aussi toquées, finalement, que la propriétaire d'origine.
Il y a les jumeaux coiffeurs, que tout sépare ; une psychotique du ménage, hygiéniste au dernier degré, dont la fille a des poux, une vielle ratatinée et desséchée, une jeune maîtresse entretenue par un négociant d'huile d'olive.... et plein d'autres voisins qui se battent contre les ordures et les cafards.
On sourit beaucoup....et pourtant, nos héros, totalement pittoresques, ne sont pas heureux, chacun avec ses soucis, ses peurs, ses souffrances...
On vit au rythme des micro-événéments qui font le quotidien des habitants de l'immeuble, passant d'appartement en appartement... On s'attache à eux tous, ou presque, et à l'atmosphère pourtant putride du lieu... Et puis, il y a la ville, tout autour, qui bourdonne et dont le coeur bat sourdement.
Au final, on ne connaît pas Istambul....mais on a une furieuse envie de le connaître un jour !




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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 20:50
De plus en plus fort : le logo du jour AVANT le jour !!!

Bon, d'accord, c'est parce que de l'autre côté de la planète, ils sont un jour en avance... donc on peut leur piquer leur doodle avant l'heure....M'enfin....

Dès le 3 mars, dans ces colonnes prestigieuses, le logo du 4 mars !!!
On peut dire qu'y a plus d'saison... ;-))
vivaldi10-hp.gif
On fête Antonio Vivaldi, hi-hi-hi !!!
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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 20:47
Des filles, c'est chouette...et ça se fête !

girls10-hp.gif

Hina Matsuri, la fête des poupées. Au Japon, jour consacré aux petites filles.
3 mars 2010
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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 16:39
... reste le Plus Petit Théâtre du Monde...mais il a de la concurrence, et tout près, en plus !
logoNB
Le challenger, c'est le Petit Théâtre des Chartrons. A la louche, 30 à 40 places, avec une scène, sans arrière-scène, de 9 m2.
Alors que nous, notre scène est plus modeste, mais on a des coulisses, hein !

Depuis décembre et jusqu'en mars, Eric Sanson, propriétaire des lieux, joue seul une pièce écrite pour lui par Jean François Lhérété : Ultimo Casanova. Une création bordelaise, que je vous encourage, lecteurs donaldvilliens, à aller voir un de ces soirs.
Le décor est dépouillé, et c'est à travers le texte qu'éclatent les couleurs, les parfums, les scintillements des palais vénitiens, les arômes des vins dans toutes les cours d'Europe, les saveurs des mets raffinés, la splendeur des tables, la chaleur de l'amour, la moiteur des corps, la palpitation des coeurs...
Ode à la jouissance toujours cherchée, offerte  et possédée, au goût immodéré de l'existence terrestre, à la vie dans la plénitude des ses multiples facettes, la pièce est une sorte de substantifique moëlle que l'auteur, historien, a tiré des quatre mille pages  écrites par Casanova à la fin de sa vie***.

On sort de là éblouis de tant de voyages, de tant de visions rutilantes du XVIIIe siècle, étourdis comme après un bal, repus de plats trop riches, de vins capiteux, embrumés de dentelles, de diamants, de rires, de bruissements et de parfums d'alcôves...
On sort de là fasciné par cet homme au nom de légende, ravi de lui, de sa sidérante liberté, de son intelligence évidente, de sa formidable force de vie...
Souvent, on a souri de ses propos. Parlant des femmes qui ne savent pas apprécier la bonne chère et les merveilles des bons vins : "Une femme qui ne boit que de l'eau... L'horreur, l'HORREUR ! Une courte vision de l'Enfer!"...
Moins que jamais on ne le confondra avec Don Juan, cette fois-ci, c'est certain !
On sort de là, et on chantonne, avec Bryan Ferry.... Casanova.....

affiche172px.jpg

*** Casanova a écrit ses Mémoires en langue française au château de Dux, où il a occupé la sinécure de bibliothécaire du comte de Waldstein (Joseph-Karl Emmanuel de Valdštejn) durant les treize dernières années de sa vie. En avril 1789, une maladie le contraint au repos absolu, et sur la suggestion de son médecin il entame la rédaction de ses Mémoires pour se distraire. (Wikipédia)
Naturellement, lecteurs lucides, vous vous doutez bien que le livre, au sens propre, fut mis à l'Index...

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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 11:20
Lecteurs chéris, ceci est un article de vacances : un article ultra looooong, qui vous demandera du temps mais, si vous vous en sentez, n'hésitez pas à venir découvrir la vie de Sainte Zigobelle, sainte du jour, dont la vie ne fut pas un long fleuve tranquille mais une suite d'aventures picaresques et exotiques!
A ma connaissance, aucun ouvrage publié à ce jour, ne raconte avec exactitude les hauts-faits de notre sainte peu connue, aussi la Gazette a-t-elle la fierté de rapporter ici et aujourd'hui une version EXclusive et EXhaustive de sa vie.

Zigobelle est la fille du roi breton Ernest Moins 4 et de la princesse russe Zibeline Georginovna. Elle naît avec un handicap : ses doigts sont dépourvus de troisième phalange. Comprenant que sa fille ne pourra pas passer ses journées avec les femmes de sa condition à filer la laine dans la chambre des dames en chantant des chansons de toile, sa mère lui met entre les mains une bible de Gutenberg dès l’âge de 3 mois. Très éveillée, la petite Zigobelle apprend vite à lire en secret dans les pages ouvertes devant elle, mais, manquant de motricité fine, elle ne peut que lire et relire le même passage. A quatre mois, elle saisit d’effroi sa nourrice en lui récitant par cœur les deux pages du deutéronome qu’elle avait sous les yeux depuis le matin. Zigobelle sait donc maintenant parler et lire ! Alertée, toute la cour vient au spectacle récitatif de la petite princesse, qui, encouragée par l’intérêt qu’on lui porte, va réussir à vaincre son handicap et apprendre très vite à tourner les pages pourtant si fines de son livre sacré. A 6 mois, elle sait dire par cœur les trois évangiles synoptiques et les 3/4 de celui de Jean. A un an, elle connaît sans faille tout le Premier Testament et peut discuter longtemps à propos des écrits de St Augustin.

Dès qu’elle sait marcher, Zigobelle rend visite aux pauvres à qui elle apporte réconfort, leur disant sans relâche les histoires de la Bible et leur distribuant tout ce qu’elle ramasse dans le verger et le potager du château. Vers l’âge de 6 ans, elle reçoit des mains d’une petit fille reconnaissante un  cadeau qui va changer radicalement le cours de sa vie : un tricotin. Elle voit de suite dans ce petit objet la torture idéale  pour mortifier ses petits doigts malhabiles et édifier ainsi son âme avide de sainteté. Tempérament sans limites, Zigobelle se met à  pratiquer le tricotin avec une ferveur extrême, plus de 20 heures par jour, priant en souffrant, souffrant en priant, mangeant peu, ne dormant presque plus.

ABITRI6-1.jpg

Les années passent et ses parents sont bien obligés d’admettre que Zigobelle refusera tous les prétendants qu’ils lui présentent. Ils cèdent donc à la demande qu’elle leur fait depuis l’âge de 10 ans : ils lui offrent sa dot. A 13 ans, Zigobelle fonde donc son ordre, les Filles du Bon Jésus du Tricotin, et devient la Mère supérieure du premier couvent des tricotinistes, en Normandie.

La Règle est stricte : tricotin/prière/travail d’élevage/ tricotin/prière en cellule/prière chantée collective. Une collation par jour en commun. Visite de la famille une fois par an, lors de la Fête du Mouton (jour de sacrifice d’Abraham).

Afin de pouvoir faire du tricotin, les sœurs élèvent des chèvres et des moutons pour la laine et le lait (elles ne vivent que de fromage et d’herbes et simples du jardin).

Les ouvrages sont donnés aux orphelinats, aux hôpitaux et aux prisons.

L’Ordre des tricotinistes essaime quelques monastères de par le monde, dont un, unique, de frères, en Gouadeloupe.

Vers ses 30 ans, Zigobelle, durant l’une de ses courtes nuits, voit en rêve un immense Christ bras grands ouverts, debout sur une montagne, dans le vent. Le Christ lui dit qu’il s’appelle le Rédempteur, et lui envoie un message de détresse : il a froid ! Zigobelle du Tricotin comprend qu’elle a pour mission désormais de réaliser une chaude et immense écharpe et de partir par le monde pour retrouver le Christ et lui offrir le fruit de son labeur. Elle travaille à s’en user la seconde (et dernière) phalange de ses pauvres doigts durant plus de 8 années et enfin, un jour, a une nouvelle vision qui lui dit que le moment est venu de nouer le dernier fil et de partir à l’aventure.

Ne sachant pas du tout où aller, et l’aumônier du couvent n’ayant aucune aide à lui apporter quant à la localisation de ce Jésus frigorifié, elle décide de suivre l’exemple des Hébreux et de se laisser guider par sa foi. Elle charge donc son écharpe géante sur une chèvre, monte elle-même sur un mouton et fait ses adieux à son monastère normand. Après quelques jours d’errance, les bêtes arrivent sur une plage (plusieurs siècles plus tard, on l’appellera la Plage du Débarquement). Là se trouve un bateau assez grand pour embarquer les animaux, Zigobelle et l’écharpe. Un vent se lève et l’esquif s’éloigne vers l’horizon. Durant des jours, la barque vogue sur une mer came, mais soudain, c’est la tempête ! Zigobelle prie et fait du tricotin. Un énorme poisson avale soudain l’embarcation et la recrache on ne sait combien de temps après, sur une plage dorée : Zigobelle a abordé la baie de Rio ! C’est le premier miracle attesté de Ste Zigobelle.

Face à elle se dresse l’immense Christ qui l’appelle de ses bras grands ouverts ! Elle se précipite pour faire offrande de son écharpe, mais, arrivée là-haut, elle ne voit aucune statue. Comprenant qu’elle a eu une vision (mais ignorant qu’elle était prémonitoire, puisque de fait, des siècles plus tard, le fameux Christ existera bel et bien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Statue_du_Christ_R%C3%A9dempteur), Zigobelle fait don de son écharpe à la favella du coin et repart sur le dos de son mouton, déterminée à profiter de son passage en terre étrangère pour ouvrir deux ou trois nouveaux couvents de tricotinistes.

 

Elle arrive en forêt amazonienne et se fait capturer par une tribu de Jivaros réducteurs de têtes extrêmement sauvages et cruels. En signe de paix et de bonne volonté, Zigobelle ouvre ses mains devant eux : ils s’inclinent soudainement, fascinés, semble-t-il, par ses doigts naturellement réduits et endurcis par des années de tricotin. Elle acquiert le statut de Sage et de chamane dans la tribu : c’est le second miracle attesté de la vie de Ste Zigobelle.

Prosélyte et néanmoins finement pédagogue, la future sainte comprend que ces âmes simples ne pourront être converties au christianisme qu’en sachant adapter son enseignement aux coutumes locales. Loin de les blâmer pour leur manie barbare de dessécher les têtes de leurs ennemis, Zigobelle profite de ce matériau privilégié pour faire des reconstitutions imagées de scènes frappantes de la Bible : le Jardin d’Eden, la Nativité…s’en servant comme des sortes de marionnettes dans l’école qu’elle construisit après avoir elle-même déforesté une grande place touffue pour en faire une clairière. Les tribus étant peu nombreuses, Zigobelle créa ainsi le premier RPI (regroupement pédagogique intercommunal). Outre la Bible, on y apprenait le tricotin avec de la laine de singe.

Après de longues années dans la forêt amazonienne, contente de ses oeuvres, ayant notamment ouvert un couvent de tricotinistes dans la jungle, Zigobelle décide de repartir. Dans un tronc d’arbre creusé, elle suit le fleuve, franchit les rapides et se retrouve finalement dans un petit village à l’embouchure d’un grand rio (5 siècles plus tard, on donnera à ce lieu un nom qui deviendra célèbre : http://fr.wikipedia.org/wiki/Buenos_Aires)

Il y a peu d’habitants mais ils aiment chanter et danser. Zigobelle comprend aussitôt que c’est par le biais de la musique qu’elle arrivera à les convertir à la Vraie religion. A l’aide de son tricotin, elle fabrique une sorte d’instrument en fibres végétales : il suffit de l’étirer et de le replier pour en tirer des sons déchirants et poignants. Hommes et femmes se laissent porter par la musique et improvisent des pas félins, tandis que Zigobelle accompagne les airs de paroles de la Bible. Trouvant que les femmes montrent trop leurs mollets et plus durant les danses, elle réalise avec son tricotin de longues chaussettes à mailles souples et larges, qui permettent à la fois de garder une certaine agilité et un minimum de décence.

C’est le troisième miracle de Zigobelle : 4 siècles avant que ça se sache, et pour prêcher la Bonne Nouvelle de l’Evangile, elle a inventé le bandonéon, le tango et les bas résilles !

Les années passent. Zigobelle a dans les 90 ans, et doit bien admettre qu’elle a perdu beaucoup de son habileté au tricotin. Elle décide de repartir en Normandie dans son couvent premier pour finir sa vie dans la dévotion. Elle rejoint donc un petit cirque de saltimbanques venu chercher des animaux exotiques pour sa ménagerie, et s’installe dans une roulotte où elle prie et tricotine du mieux qu’elle peut des filets de sécurité pour les trapézistes. Le petit cirque ayant à son programme une grande tournée européenne, embarque bientôt dans une baie avec une île au milieu. Zigobelle a alors une nouvelle vision : elle voit une grande vierge avec un bras levé tenant un flambeau qui semble se plaindre d’être en plein vent et d’avoir froid. Elle entame alors la dernière grande œuvre de sa vie, une écharpe géante pour celle qui le lui demande. En réalité, la pauvre Zigobelle ne finira jamais cette écharpe et ce n’est pas grave car de toute façon, sa vision était un peu embrouillée, et certes, la statue exista bel et bien des siècles plus tard, mais ce n’était pas Sainte Marie comme elle le croyait, et jamais les Américains n’auraient accepté qu’une écharpe catholique flotte au-dessus de Manhattan, c’est certain. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Statue_de_la_Libert%C3%A9)

Revenue dans son monastère, entourée de ses sœurs du Tricotin, Zigobelle s’éteint doucement à l’âge de 108 ans, dans son lit, son mouton couché à ses pieds.

Elle est béatifiée puis canonisée à la demande d’une association de Jivaros convertis capturés par les Espagnols conquistadores.

Sainte Zigobelle est la patronne du tricotin et du bandonéon.

Elle se fête le 22 février.

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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 17:44
L'Homme ne vit pas seulement de pain.... Voici longtemps, lecteurs patients, que je n'ai pas publié quelque article à visée édifiante et, par là même, nourri LA rubrique spirituelle de la Gazette.
Eh bien, justement, ce premier dimanche de Carême nous offre une belle occasion de rattrapage, ça tombe pile poil !

C'est que ce matin, vraiment, l'homélie de Charlie fut inspirée (c'est souvent le cas, certes)...et plusieurs lecteurs de la Gazette étant absents, il paraît nécessaire à la Rédaction de faire un petit compte-rendu.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 4,1-13.
Après son baptême, Jésus, rempli de l'Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; il fut conduit par l'Esprit à travers le désert  (...)


Ce désert, nous le voyons comme un temps de vide, d'épreuve, de souffrance peut-être ... Et nous entrons en carême avec cette idée-là, de se mettre à l'épreuve en attendant Pâques.
Et pourtant...qui n'a connu cela : on a une vie sociale, bien remplie, et un jour on tombe amoureux. L'Autre nous dit "Je t'aime" et soudain... on n'a plus envie de sa vie sociale, on n'a plus envie que d'une seule chose : être seul avec son Aimé. Ce désert est voulu, désiré, ô combien ! Il nous comble !

Pourquoi ne pas voir dans les 40 jours de désert de Jésus le désir de passer du temps, seul avec son Père ? Celui qui vient juste de lui dire "Tu es mon Fils bien-aimé"... Oui, pourquoi cet éloignement ne serait pas exactement ce qui comble et nourrit Jésus ? Et pourquoi ne pas voir les choses comme Lui.... ?

Jolie perspective et point de vue à méditer, mes abonnés chéris, n'est-il point ?

Et puis....attendez la suite, vous à qui les tentations du désert n'ont jamais vraiment "parlé" au coeur... (c'est mon cas, ces trois mises à l'épreuve de Jésus par le démon m'ont toujours semblées très éloignées de moi, de ce que je vis...)
Voici que Francis/Charlie nous propose de partir passer 40 jours au désert avec notre...DRH !
Mais oui, Directeur des Ressources Humaines, vous avez bien compris !
Et de jouer avec les lettres et toutes les ressources de notre humanité...

D comme directeur.... le démon dirige...
Le démon lui dit alors : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. »
Prends ce pain, prends-le pour toi ! Notre société est remplie de directives de cet ordre : "Prenez, consommez, accaparez"...
Pourquoi Jésus prendrait-il, alors qu'Il est , Lui, justement, le Pain pour les hommes ? Non pas prendre mais Donner, voilà la vie de Jésus !
D comme Donner...
Echec de la première tentation !

R comme ressources...
Le démon (...) lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir, et la gloire de ces royaumes (...)
Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. »

Pourquoi voudrais-je "des royaumes" alors que j'ai au fond de moi, offert, LE Royaume promis, le Vrai, celui qui est à l'oeuvre, éternel et déjà en route en mon coeur et mon âme ?
R comme Royaume.
Foin de la deuxième tentation !

H comme humaines...
Puis le démon le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi à ses anges l'ordre de te garder (...)
Pourquoi Jésus aurait-il peur de tomber ? Il n'est jamais monté !
Depuis sa naissance, il n'est qu'Humilité ! Il n'est jamais resté qu'au plus bas, en toute humanité avec les plus petits... Quelle chute devrait-il craindre ?
H comme humilité.
La troisième tentation n'a pas plus de prise que les autres sur Jésus au désert.

Voilà la manière dont, ce matin, notre cher curé nous a proposé d'entrer en carême : dans la joie et le désir d'être au plus près de Celui qui nous aime, notre DRH, Celui qui se donne à nous comme du pain, Celui qui fait vivre en nous le Royaume, Celui qui épouse notre toute petite condition d'hommes...

Joli carême à vous tous, mes abonnés,
ceux qui croient ...  et les autres ! :-D
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20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 12:24
Depuis quelques jours, plusieurs nids avaient été repérés à DonaldVille et dans sa couronne proche... Des rumeurs circulaient, mais on n'avait pas encore formellement identifié l'animal qui pondait ces oeufs étranges, longs, gris pâles, à la coquille très dure. Les savants du Muséum du jardin Public étaient sur les dents, évidemment, surtout que l'un de ses nids avait apparu très près de ce temple de la zoologie...

Eh bien, depuis hier soir, l'invasion a enfin un visage : les oeufs éclosent un peu partout, et ce matin, l'on découvre quelle bête a pondu !

nid
 5 oeufs du nid de la Place Longchamps

vecub
Entre l'oiseau et le dinosaure de petite taille, l'animal en question est le VECUB CYCLOCIPEDUS, reptile de territoire, semi-sédentaire et migrateur sur de petites distances   et, surtout, pacifique et   facilement domesticable, ce qui rassure beaucoup les habitants proches de ces nichées soudaines.

Le Comité de Protection des Jolies Choses et Projets Sympas de DonaldVille
 (CPJCPSD)
souhaite une bonne acclimatation à ces nouveau-nés
 et espère qu'ils auront une longue et heureuse vie !
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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 17:49
Oui, lecteurs chéris, le carême a commencé, et pour chacun, la résurrection est en route !
Sur tous les plans : spirituel, sans aucun doute, mais pas seulement...
 
Au QG de la Gazette, on se sent revivre !

Témoignage en images glanées au(x) fil(s) de la toile...

printemps.gif
Oh la la ! le joli mot que voici ! PRINTEMPS ?!?! Non, on ne rêve pas !
 
Mais cela ne fait que commencer : lisez plutôt ceci...   L'heure de fermeture du Jardin Public....


jpb2.gif

Vous avez vu ? Et hop ! Une heure de Jardin Public en plus, comme ça, gagnée en 1 jour ! Youpi !!!!!!!!!!!!

Ce qui va très bien avec cette image délicieuse....


meteo.gif
... et son complément.... Hmmmmm.... 4 minutes de soleil en plus ! Et chaque jour, encore!!
meteo2.gif

Et puis... pompon sur le bonnet andin de ceux qui sont au ski et qui en ont besoin :

calendr2.gif

Oh que ça fait du bien d'être en "zone C" !!!

Alors, lecteurs bien-aimés... vous sentez, vous aussi, les petits fourmillements
de renaissance dans le bout de vos petits doigts...?
Et comme une légèreté nouvelle sous vos semelles...?

papillo.gif


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