... avouez que vous ne savez pas TOUT sur le 14 juillet.
Hein, hein, pas vrai ???
Bande de mauvais patriotes, va !
Bon, vous savez forcément que c'est notre Fête nationale, à nous les Franzosen.
Vous savez évidemment qu'il commémore la prise de la Bastille (bon début, spectaculaire et symbolique... malheureusement suivi de temps plus obscurs et sanglants, mais bon...)
Mais sauriez-vous dire, comme ça, sans souffleur ni pompes, DEPUIS QUAND c'est notre Jour BleuBlancRouge ? Avec flonflons de bal, drapeaux, feu d'artifice et tutti quanti ?
Perso, de façon absolutely schizophrène, je vous répondrai qu'en tant que Zigobelle-en-civil, je ne le sais pas. Même en tant que Zigo Hussarde Noire de la République censément transmetteuse de ses valeurs (et de ses dates), je dois avouer une lacune à la limite du pardonnable et de la révocation... Mais en tant que Zigobelle-cheftaine-de-rédaction-de-la-Gazette, évidemment, bande de bananes, que je le sais, sinon, j'en ferais pas un article. Pfffff........
Et ce, grâce, encore une fois, à Sainte Serendipity (dont je ne referai pas ici une énième biographie, rassurez-vous, je me centre sur mon objet : un paragraphe, une idée, je le répète assez à mes padawan) et au site du Sénat ((http://www.14juillet.senat.fr/toutsavoir/)
Mais peu importent les moyens, concentrons-nous sur la fin.
Je l'annonce ici, enfin, c'est depuis 1880 que le 14 juillet est ce qu'il est.
Vous vous rendez-compte ? Cela fait tout de même presque cent ans après le début des "événements". Il en fallu du temps pour se décider. On avait bien commencé un peu l'année d'avant, mais sans que cela soit réellement officiel. A l'initiative de Gambetta. Un an plus tard, Raspail propose une loi, une vraie, pour concrétiser la chose.
Mais rien n'est simple en politique. Si l'idée d'une fête nationale faisait unanimité, ladite date posait problème. Le choix d'une date n'est jamais innocent. D'aucuns voulaient le 5 mai, date de l'ouverture des Etats Généraux en 1789. D'autres préféraient le 4 août, avec l'abolition (spectaculaire) des privilèges. [NDLR : imaginez, le 5 mai, avec le 1er et le 8, en rajoutant un jour chômé pour l'esclavage le 10 mai, on aurait pu viaduquer tranquille sur la moitié du mois... :-) la belle viiiiie ]
Mais Henri Martin (rapporteur plaideur) voulait le 14 juillet. En fait, si ça se trouve, il avait envie de pouvoir fêter sa propre fête, la Saint Henri, le 13 juillet, avec tout l'apparat qu'il fallait : feu d'artifice, soirée dansante... Et hop, le lendemain, on chôme pour s'en remettre ! Royal, quoi.
Mais là, j'exagère, je vois bien. le Monsieur avait l'air d'un bon républicain bien patriote et dévoué à la cause.
Il a subtilement défendu (et fait retenir) sa proposition avec ce qu'on appellerait de nos jours le second effet Kisscool...
Il est allé nous dénicher le 2ème 14 juillet, figurez-vous !
Celui de 1790.
Ah ah, ça vous en bouche un coin, chuis sûre, n'est-il point ?
C'est que le 14 juillet 1790, à paris, on a commémoré la prise de la Bastille, mais de façon (momentanément) apaisée : en présence du roi, qui a juré maintenir la Constitution décidée par l'Assemblée nationale. On est parti pour une monarchie constitutionnelle qui semble plaire à tous, et c'est une liesse générale qui embrase Paris ! 400 000 personnes festoient autour du désir d'unité nationale : c'est la Fête de la Fédération.
L'idée plaît, presque un siècle plus tard. Pas de sang, que de la joie et de l'espérance.
Allez hop ! Ok, Henri, emballez, c'est pesé !
Que le 14 juillet soit !