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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 18:47

Ah Jésus, si t'avais su !

Dans le précédent article, on a vu combien il était difficile de captiver son public scolaire. C’est que notre cher Maître possédait fort peu de biens matériels, voire aucun ou presque, et surtout pas de ces objets technologiques actuels qui nous permettent d’avoir Internet partout (qui sait ? ptêt même au cœur du désert !). Du coup, il n’avait pas accès aux fabuleuses publications des chercheurs en sciences cognitives. Sur le Café Pédagogique, par exemple. Et ça, c’est bien dommage, non seulement parce que ces lectures sont un vrai régal, mais encore parce qu’avec ça, imaginez comme il aurait été encore meilleur !!!

 

Précurseur, notre Rabbi : il était déjà d'accord avec  le jeune cogniticien Idriss Aberkane qui met en lumière la nécessité, dans la société moderne, de considérer l’homme comme un élément non isolé, dont seules les interactions avec d’autres sont susceptibles de faire évoluer les choses.

« Si nous n’apprenons pas en groupe, nous n’apprendrons rien ».

Il est judicieux, nous dit-on, "de  créer de petites unités où la cohésion est solide et dans lesquelles l’individu se sent en sécurité et en confiance. La connaissance devient alors collégiale et l’école prépare ainsi l’élève à tenir sa place dans la société : "l’autre" n’est pas un obstacle ou un censeur, mais un partenaire."

Avec ses Douze, notre Nazaréen avait tout compris, semble-t-il.

Mais Idriss Machin insiste aussi sur la nécessité de dépasser la transmission de connaissances verticales, où l’enseignant doit recevoir beaucoup d’attention de ses élèves, en n’en donnant que peu à chacun. Ben oui...la pédagogie frontale, la fameuse "classe autobus", c'est pas le top ! Tonton Célestin l'avait bien dit !

Mais ce n'est pas tout : il y a du neuf….la scholastique serait dépassée ( !!!???)… ;-)  Pour apprendre, le langage ne suffit peut-être pas ....

Les sciences cognitives modernes bousculent la philosophie analytique, celle qui disait "les limites de mon langage sont les limites de mon monde". L'idée que la pensée est une émanation du langage semble dépassée ! Même si le langage est notre modalité préférée pour transmettre l’information, il faut bien admettre que toutes les pensées ne sont pas verbalisables.... (ni avouables, d’ailleurs …) La preuve, les aphasiques ne parlent pas mais n’en pensent pas moins !

Bon, c'est forcément mieux d'être capable de verbaliser un maximum de ses pensées (au moins pour les autres, si on veut se faire entendre…) mais...on admet maintenant que l'on peut maîtriser un concept sans savoir le verbaliser, ce qui nuance le mot célèbre  de Boileau « ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement ». Et attention, amis des maths (y en a dans mon lectorat) : on peut compter sans savoir parler. Et je vous assure, Philou ne me contredira pas, que l’inverse est vrai aussi :-D ! La fin du supplice pour tous ces matheux intuitifs que l’on assomme injustement de « Explique ton résultat ! Détaille ta démarche !!! » ???

Malheureusement,  l’éducation actuelle ignore beaucoup les capacités non verbales. Il serait temps de rompre avec la tradition…

« Verbal et non verbal sont en synergie, c’est donc rendre un service très appréciable au verbal que d’attirer l’attention sur le non verbal. » Et au chapitre du non-verbal et des savoir-faire qu'on serait bien en peine de verbaliser…qui ne penserait au… jeu vidéo ?

Idriss y a pensé, lui. Et il conclut que le jeu sollicite la mémoire à long terme d'une façon remarquable. Par exemple on a pu constater que dix ans après avoir joué à Super Mario 64 les gens se rappellent encore très exactement l'organisation spatiale de ce jeu en 3D. J’en connais qui font encore plus fort avec le Rubikscube 30 ans plus tard !!!

C’est que « spatialiser »  les connaissances, c’est un truc de génies, figurez-vous. Il paraît que les « calculateurs » d’élite ou les joueurs d’échecs, mentalement, « posent » dans la pièce des formules, des opérations, des « pompes » quoi ! Et qu’ils savent où aller les chercher (toujours mentalement) très vite dès qu’ils en ont besoin. D’où certaines « cartes mentales » des connaissances à faire construire par les élèves… Mais bon, c’est un dada de  gazetière pédago, ça, je n’embêterai pas mon lectorat avec cela.

 

 Revenons à nos jeux vidéo, qui demandent de mener de nombreuses tâches en parallèle. Ils mettent donc en marche une capacité du cerveau à utiliser des fonctions indépendantes de façon à traiter beaucoup d'information sans fatigue. Le même travail fait en linéaire dans la mémoire de travail (ou mémoire vive,très brève et passant par le biais du langage, donc) demande beaucoup trop d'effort et est très démotivant (tu m’étonnes !!!)

 

Un autre apport des jeux vidéo c'est de faire appel à l'intuition et à la motivation, qu’ils stimulent fortement. Et tout ça parce qu’on est comme des pauvres cobayes pavloviens. On fait des hypothèses et on les teste : cet apprentissage « par renforcement » (avec des récompenses et des déceptions) est très sollicité par le jeu vidéo où  l’on a envie d’essayer de nouvelles combinaisons d’actions …ce qui  motive, encore et encore. Qui n’en veut, un ticoup de dopamine ??? C’est pour ça que c’est bien plus difficile d’arrêter son jeu que d’interrompre ses exercices de grammaire…ou le ménage, par exemple… Nicole Bonnet, quand tu nous tiens !

 

Et enfin le jeu vidéo c’est de  l'action ! Et notre cerveau est conçu pour l'action (Bergson) et le sens du mouvement est essentiel . Du coup, la Wii, par exemple,  a tout bon.

Donc, plus on joue, plus on apprend, demanderez-vous, Lecteurs curieux  ?

Sans doute ! Le seul problème réel, c'est que les programmes scolaires ne sont pas vraiment en adéquation avec toutes ces compétences travaillées par les jeux vidéo.

Pffff... mince !

 Bon, c'est pas tout ! J'ai une enquête à mener avec Nicole Bonnet, moi, hein ! :-D

 

 

 

 

 

 

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commentaires

P
<br /> <br /> Chère Gazettière,<br /> <br /> <br /> Surtout, ne publiez rien avant que je ne finisse cet article !<br /> <br /> <br /> Il est un peu difficile pour moi, et surtout longggggggggggggggggggggggggg....<br /> <br /> <br /> J'ai bien noté que ce sentiment semble partagé par nombre de votre lectorat.<br /> <br /> <br /> Pourriez-vous SVP fournir, par des liens interactifs par exemple, les références nécessaires à la bonne compréhension de l'article. Je pense notamment aux sites sur lesquels on peut trouver<br /> les jeux auxquels vous faites allusion et kion l'air SUPERRRRRRRRRRRRR !<br /> <br /> <br /> <br />
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Z
<br /> <br /> Merci Miss Philou !!! Des Voeux, mais également de la performance de lecture !!!<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Après avoir pris mon courage à deux mains avant de débuter la lecture de cet article fleuve (on a connu pire en matière de longueur), j'ai pu relever l'anecdote à mon sujet, récemment mentionnée<br /> par notre gazetière afin de m'encourager à lire cet article de long en large. Effectivement, je ne vous contredirai pas sur ce point, chère gazetière.<br /> <br /> <br /> Et je vous souhaite mes meilleurs voeux pour cette année 2011! Ainsi qu'à notre chère gazette de Milcounor, qui fêtera dans quelques mois ses 5 ans (!) d'existence! :) Longue vie à la gazette!<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> eh ben dis donc chère gazetière !!! vous êtes bien réveillée ce soir ... les manivelles sont au maximum ..<br /> <br /> <br /> j'avoue que j'ai eu du mal à vous suivre ...à part que les jeux vidéos ça fait travailler une mémoire de mon fils qui s'en servira dans 30 ans ...et que nicole Bonnet va nous dire pourquoi<br /> ......heu c'est peut etre pas tout à fait ça .....en fait je dois m'inquieter parce qu'il n'y a pas assez de jeux vidéos à l'école ...c'est ça ??? lol<br /> <br /> <br /> bravo pour cette etude !!<br /> <br /> <br /> <br />
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