Où nous apprîmes, par le biais du courrier des lecteurs, que St Michel de la Bonne Bouche vivait à l'heure du Moyen Âge.
Et où un autre lecteur demanda quelque précision quant à l'expression "midi pétante", mettant ainsi ainsi le feu aux poudres et lançant une enquête étymologique digne des Experts.
A l'heure qu'il est, lecteurs très bien chéris, plusieurs hypothèses sont posées, mais aucune certitude n'occupe le devant de la scène.
Je vous livre donc ici un produit intermédiaire, non-fini, un compte-rendu de recherches non encore abouties... Je ne garantis rien, rien de rien à propos de la véracité des réponses !
Mais aurai-je un jour LA solution ?
Finalement, peu importe la destination, ce qui compte, c'est le voyage, dit-on.
Vous verrez qu'on apprend des petites choses amusantes au fur et à mesure qu'on découvre de possibles explications : réjouissons-nous donc d'avoir plusieurs pistes à suivre avant que d'arriver au terme du périple !
Hypothétymologie n°1 :
Il paraît (jamais je n'y fus...) qu'en fin de matinée, en déambulant dans les ruelles du Vieux Nice, on peut entendre une lointaine explosion. Il s’agit du canon de Sir Thomas Coventry. Cette coutume niçoise de "tirer le canon de midi" est d'origine écossaise. Depuis des siècles, dans la ville d'Edimbourg, capitale de l'Ecosse, on tire un coup de canon tous les jours à 13 heures sur les remparts de la cité.
En 1862, un Brittanique en hivernage à Nice, Sir Thomas Coventry, décida d'introduire cette coutume dans la ville qu'il appréciait beaucoup. La Petite Histoire raconte que ce colonel en retraite déplorait que son épouse fût distraite et très bavarde, l'empêchant ainsi de se mettre à table à l’heure. Le gentleman anglais demanda donc à la municipalité de tirer chaque jour à midi un coup de canon, pour rappeler à sa bien-aimée l’heure du repas (comme là-bas, dis!).
Les édiles locaux n'approuvèrent point.
Sir Coventry insista.
Il se chargea des frais et offrit un petit canon qui fut installé sur la terrasse inférieure du Château Un artificier tirait un coup de canon à l'heure dite. Cela dura quelques froides saisons, tant que Sir Coventry resta à Nice, puis on cessa de tirer le canon.
Mais au fil des ans, la population se plaignit de l'incohérence de l'heure marquée par les diverses horloges publiques de la ville (comme quoi, l'Horloge du Palais...).On finit par remettre en vigueur l'usage du canon, puisqu'on en avait un. En 1886, on remplaça le petit canon par une bombe d'artifice.
La coutume se perpétua et de nos jours encore, le son du "canon" rappelle aux niçois qu’il est l’heure de se mettre à table à midi... pétante.
La Rédaction en appelle aux habitants du Sud et aux heureux touristes : avez-vous déjà entendu ce famous scottish canon de midi pétante ??? Vous corroborez son existence?
Hypothétymologie n°2 :
Il s'agit du canon de midi, inventé à la fin du 18e siècle par un ingénieur en instruments mathématiques. Grosso modo, il y avait une loupe, qui concentrait la lumière solaire pour qu'à midi pile, l'astre étant au zénith, le feu soit mis à la poudre : et boum! le coup partait !!!
L'on en installa un dans les jardins du Palais Royal à Paris (pour remplacer l'Horloge du Palais ???) réputé servir à chacun pour régler son propre midi...etc. Peu ou prou la même histoire, encore, toujours. D'aucuns affirment que "midi pétante" viendrait de là.
Quid des jours sans lumière ? Pas de soleil, pas de canon, pas de canon, pas de pause méridienne, et vlan !
Lecteurs, je vous laisse choisir l'une ou l'autre de ces étymopothèses : pour moi, c'est sûr, j'opte pour le colonel affamé et nostalgique de son Edimburg tartanesque.

Mais, en guise de cadeau, je vous fais partager une dernière petite découverte glanée durant ces fondamentales recherches : j'ai retrouvé l'un des ancêtres de notre réveille-matin !
Il s'agissait d'une bougie dans laquelle était fichée une petite tige métallique. Lorsque la cire fondait, le bout de fer tombait sur une coupelle tintinnabulante habilement disposée en dessous : CLING !
Ah c'est sûr, ça ne tintait pas durant 10 minutes, hein ! fallait du nerf, que diable !!!
Mais pour les ensommeillés invétérés, pour les pas-du-matin-mais-alors-pas-du-tout-ne-me-demandez-rien-avant-le-café, il y a avait la fonction bis, figurez-vous!!!
Ben voui, un peu en dessous, on avait incrusté une seconde tige !!! Encore quelques minutes de fonte et hop ! Bis repetita placent !
Trop bien, non ?