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20 février 2008 3 20 /02 /février /2008 11:39
Plongée hier soir (en urgence!) dans  l'ouvrage de  Daniel Duigou, Naître à soi-même : Les évangiles à la lumière de la psychanalyse, j'eus le bonheur de redécouvrir une chose que j'avais sue il y a longtemps et depuis totalement oubliée !
Je veux parler de la signification première, certains diront originelle, ou ancienne, voir vieillie  du mot formidable.

Les latinistes lecteurs de la Gazette reconnaîtront sans doute formidabilis,  qui signifiait  «redoutable, terrible ».
Au XIVe siècle, le français l'emprunta pour signifier quelque chose qui inspirait la crainte. Ce sens dura des siècles, puisqu'on le retrouve au XIXe comme synonyme de terrifiant, effroyable, par exemple dans les Mémoires de Chateaubriand : "Les deux aiguilles [d'une pendule] unies à minuit enfantaient dans leur conjonction formidable l'heure des désordres et des crimes. "
Ou encore ce cher Victor, qui écrivait à peu près à la même époque (un peu avant 1850) : ".. l'heure, le lieu, la lune, les ronces et les choses confuses entrevues au fond, donnaient je ne sais quoi de formidable et de sauvage à cette mystérieuse chambre sans escalier, enfoncée dans la terre, avec le ciel pour plafond.
  " (HUGO, Rhin)
Peu à peu, au cours du XIXe puis du XXe siècle, ce sens redoutable et romantique s'est transformé et a glissé vers le sensationnel, l'extraordinaire, le considérable, l'admirable, selon le contexte.
Perdant son caractère effrayant, il s'est mis, on le constate, à ne plus plaire aux jeunes générations qui le trouvent bien fade et lui préfèrent les charmants "gavé ou "trop" et bien d'autres encore, qu'elles se sont appropriés (et que je ne sais pas réellement maîtriser dans les règles de l'art !)

Alors, formidable, ou simplement formidable ?

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commentaires

P
Moi, c'est un truc sur lequel je me suis arrêté en lisant ce livre, étant donné que je ne le savais pas... Merci Daniel, merci Zazabelle !
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A
Comme quoi, on ne voit ni ne retient les mêmes éléments...
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